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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 16:27

Je reproduis ci-dessous l’échange entre un aimable lecteur de ce blog et un directeur de collection de L’Harmattan, maison d’édition reconnue qui publie « 30 nouveaux ouvrages par semaine » selon son site Internet. A priori, il s’agit uniquement de compte d’éditeur. A priori seulement, puisque la lecture du contrat laisse apparaître à ce sujet une petite surprise…

Face au refus poli mais ferme de notre honorable lecteur de souscrire à de telles pratiques, le directeur de collection se justifie comme il peut, avec un argument aussi discutable que la phrase est alambiquée (ladite phrase est en gras et en italique, au cas où certains auraient du mal à trouver). Notons toutefois pour être tout à fait juste qu’il n’a pas tout à fait tort, dans le fond : le roman, français de surcroît, se vend très mal (sauf quelques exceptions que tout le monde connaît).

Cet échange de mail s’est étalé entre janvier et juin 2008.

Je précise que, bien évidemment, tout est vrai dans cet échange. J’ai juste enlevé les noms).

 Si vous aussi vous avez eu des échanges de mails instructifs ou cocasses avec un éditeur ou assimilé, envoyez-les moi pour que je les publie.

 ************

Cher Monsieur,

Suite à votre lettre du 30 janvier concernant mon roman, je me permets de vous demander si vous avez eu le temps de procéder à une lecture complète.
bien cordialement,

Cher Monsieur,
Je suis heureux de vous informer que parmi le petit nombre d'ouvrages que j'ai décidé de retenir, le vôtre a reçu un avis favorable à la publication.
Désormais, votre dossier passe par le service littérature qui vous expédiera un pli comportant vos contrats et d'autres informations. Celui-ci est très bousculé ces derniers temps, attendez donc patiemment ledit pli : il vous parviendra.
Je vous prie de croire, Cher Monsieur, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

 
Cher Monsieur,
Bien reçu le contrat.
Je suis d'accord sur tous les points sauf un. Je ne souhaite pas m'engager pour l'achat de 50 exemplaires. En espérant que ce point n'invalide pas votre proposition de publication.
Bien cordialement,

 
Cher Monsieur,
Si je comprends votre point de vue, je ne peux le valider : l'achat des 50 exemplaires permet à l'éditeur de couvrir symboliquement une partie importante des frais et des risques qu'il engage sur la publication de textes que rien ne permet de penser qu'ils le soient sinon dans l'absolu, du moins à moyenne échéance, la vie des livres étant ce qu'elle est de notre temps.
Cette clause fait partie du contrat L'Harmattan pour tout ce qui est création littéraire, c'est-à-dire la partie la moins rentable de la maison et celle qui est, par essence, risquée. Si risquée que les romans sont devenus partout inéditables, ou s'ils le sont c'est dans la proportion de 1/3000 : le public français boude la production de ses créateurs romanesques.
Il n'est pas possible de revenir sur elle, car je ne vois pas au nom de quelle exception, une injustice serait commise à l'endroit des auteurs qui y souscrivent. De toute façon, un directeur de collection n'est pas en mesure d'amender une des parties du contrat.
Il vous appartient d'accepter ou de refuser, et l'éditeur dispose aussi de cette faculté.
Croyez-moi, cher Monsieur, bien cordial.

 

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commentaires

C
vos courriers ne m'étonne guère. j'ai essayé de publier mes histoires qui n'ont soit pas intéressé (pour certains même pas lus) et d'autres m'ont répondu favorablement mais il s'agissait de contrat d'auteur soit 2100 euros pour se faire publier. Maintenant je participe au concours où les gagnants se font publier
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D
Et c'est encore plus désespéré (désespérant) pour la poésie !<br /> Bien amicalement.
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L
Attention cher membres illustres de cette assemblée ! Pour ma part je fais pire !<br /> Sur une publication de 50 exemplaires, je demande à l'auteur soit de recevoir, chez lui, les 10 exemplaires qui lui reviennent de droit (et dans cas, c'est à lui de se bouger l'fion pour les vendre...) ; soit je lui refile la tune relevant desdits droits et on n'en parle plus...<br /> Petite précision : nous sommes une maison d'éditions associative et ça permet à ceux qui, jamais ne verront un contrat chez Fayot, d'être lu une fois au moins.
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P
Bon, on n'est pas sorti de l'ô de berge si fo...
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M
Cher Aloysius,<br /> Comme disait Coluche, "Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend, on a raison de penser ce qu'on pense !"<br /> Toutes choses égales par ailleurs et aussi loin que je suis concernée bien sûr.
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